Chapitre 9: Exode vers l'inconnu.

**Jehane** Ven 23 Avr - 4:38

Ce fut donc comme deux fuyards qu'ils laissèrent Sancerre derrière eux.
Avec les premiers cris de bébé, commençait une exode à trois: une helvète, un berrichon et une toute petite fille du nom d'Ilona. C'était d'ailleurs avec elle qu'ils devaient composer mais d'abord, réussir les premières approches qui se révéleraient déterminantes pour la suite de leur relation et de leur vie commune.
Les "guiliguili" viendraient-ils à bout des hurlements stridents? Certes non! La faim pouvait être une bonne raison de s'énerver... mais à ce point? Sans doute puisqu'aussitôt le petite cuillère à la bouche, elle aspira littéralement le lait de vache, seule nourriture disponible, à ce moment précis, pour un bébé!
Ce fut alors que les pleurs, redoublant de sonorité, donnèrent à Jehane une idée, peut-être pas géniale mais efficace! Elle déposa bébé entre les deux bagages et interpella le papa qui menait Fabri et son chargement avec entrain.

MON AMOUR? HE HOOOO! Ne pouvons-nous pas nous arrêter ici? Bébé hurle et moi, j'ai faim et surtout, j'ai besoin de toi!

Aussitôt demandé, aussitôt exécuté! La petite famille, pour le moins bruyante, installa son campement.

Dans un bol, Jehane avait émietté du pain blanc et donnait la becquetée à Ilona qui manifestement appréciait. C'est qu'elle était goulue la petiote!
Jehane leva les yeux vers son chéri qui les observait d'un air attendri. Un large sourire à son intention avant de discourir.

Pfiouuu, suis pas mécontente qu'elle se soit calmée.
Mon chéri, je suis désolée mais même si ce n'est pas très prudent, demain, il est impératif de s'arrêter à Troyes. Je n'ai pas grand chose dans la charrette pour soigner et nourrir un bébé, avoue-le!! Alors, prépare la bourse car j'ai une sacrée liste en tête!

Ilona paraissait repue. Ses yeux passaient de son père à Jehane et semblaient à la recherche d'un repère, en vain, bien entendu. Ses petites lèvres se mirent à trembler et les larmes glissèrent lentement le long de ses joues roses.
Asta, ému, s'empara d'elle avec délicatesse, la serra dans ses bras protecteurs et s'éloigna vers le feu...

Elle crut même l'entendre pousser la chansonnette...

**Jehane** Ven 23 Avr - 15:32

Après un repos bien mérité, ils reprirent la route, alternant la place auprès d'Ilona.
S'occuper d'elle, la câliner, tenter de lui arracher un rire sonore, la nourrir, la changer...à tour de rôle était sans doute la meilleure façon d'aider Ilona à s'habituer à eux, à leur présence désormais à ses côtés.
Alors que la petite s'endormait dans ses bras, Jehane observait le ballet aérien de son faucon Adam qui, ma foi, semblait avoir fait une nouvelle connaissance. En effet, il perdait de l'altitude avec la volonté évidente de rejoindre un autre rapace mais bien plus petit celui-là. Ne les quittant pas des yeux, Jehane tapota l'épaule de son tendre et en pointant le doigt vers le ciel...Regarde, on dirait qu'Adam nous ramène un invité!

De fait, les deux oiseaux plantèrent leurs serres dans un grand sac de lin rempli d'étoffes de toute sorte et rabattirent leurs ailes, manifestant ainsi leur intention de se poser un moment. Le petit volatile n'était rien d'autre qu'un aigle, bien jeune encore et porteur d'un message.
Jehane déposa bébé endormi dans son petit nid douillet, libéra l'aigle de son léger fardeau et n'attendit pas pour lui présenter une poignée de petits morceaux de viande séchée que les deux oiseaux se partagèrent.
Enfin, elle s'installa et eut une surprise des plus agréables. Ahhhh, c'est Raya... Tu entends Asta? C'est Raya, mon amie de Morat!!
Le sourire aux lèvres et la larmes à l'œil, elle ne fit pas que lire les mots de son amie. Dans sa tête, la voix de Raya résonnait, elle l'entendait prononcer les mots couchés sur le parchemin et buvait littéralement ses paroles...

Ma trés chère Jehane,
Je t'écris aujourd'hui en direct de la plage du lac où je suis assise.
Le soleil brille de milles feux et se reflète magnifiquement dans l'eau claire et fraiche du Lac de Morat.
Ce paysage m'émerveille et me fait penser à toi.
Il me semble que la petite brise qui sillonne les rives me chuchote de te passer le bonjour.
Combien de fois es-tu venue t'y promener?
Toi comme moi, nous ne comptons plus les nombreuse fois où nous nous sommes échouées sur ses bords tellement il y en a eut.
Il est toujours aussi beau.Toujours aussi rassurant.
J'ai trouvé, il y a quelque temps déjà, un endroit magnifique!
En continuant le chemin qui longe la plage, tu sais celui qui monte vers le début de la forêt. Il y a à un endroit, un petit terre-plein un peu caché. Il est entouré d'arbres et de buissons, on le voit à peine. Cette terrasse naturelle domine tout le lac. De là, on voit le Mont-Vully bien en face et, quand le ciel est bien dégagé, on apperçoit même les cheminées de Môtier, Praz et le bas Vully.Il faudra que je te montre cet endroit merveilleux quand tu passerras dans le coin.

Je pourrais m'étaler des heures et des heures à te décrire le Lac que tu connais pourtant si bien...pour ne pas dire "intimement" .
Je crois que c'est justement pour ça que je pourrais t'en parler sans m'arréter... parce que , si ce n'est pas plus, tu le connais au moins aussi bien que moi.

Pour parler d'autre chose, les résultats son tombés ce matin. Je suis éue à cent pour cent des suffrages... rien de bien compliqué me diras-tu... j'étais la seule à me présenter!Une voix aurait suffit!
Ête avoyère me plait plutôt bien..mis à part les comptes que je n'arrivent pas à faire à case d'une espèce d'allergie aux chiffres...il me déclenche de l'urticaire! Sinon pour le reste tout va bien. Evidement si le conseil nétait pas ce qu'il est ça irait peut-être moins bien mais, pour le moment, tout fonctionne bien.

Des petites nouvelles de l'auberge, Michel et moi y sommes enfin installé pour de bon. les travaux se sont vite fait. Tudieu et phydime ont donné un sacré coup de main à Michel sur le toit. Des petits roitelets avaient fait leurs nids entre des tuiles mais rien de vraiment grave pour la toiture.
Lisa et moi avons mis nos petits doigts à disposition pour la couture.
D'ailleurs, Lisa a confectionné de magnifique rideaux et de belles parures pour les chambres. toutes brodées 'L'auberge au bord du lac " en lettres caligraphiques.
Nous avons pu y faire une petite fête qui a rassemblée beaucoup de monde.
Même Mimi y est venue! Elle t'embrasse d'ailleur.
Le Diacre était là aussi, ce fut pour lui l'occasion de faire cnnaissance avec l'esprit Moratois .
Enfin, comme chaque fêtes à l'auberge, ce fut encore une fois mémorable.
Bon, j'ai envoyé une claque, par reflexe, à Tudieu qui nous à entonné un chant inodible! C'était d'un son si strident qu'il en aurait cassé les carreaux si je ne l'avais pas arrété! Mais rien de bien méchant.Il a tout de suite compris, vu les regards de remerciement que tout le monde m'adressait!
Mais tout s'est fini en rigolade générale et en chants "bien d'chez nous" .

Bon, le devoir m'appelle... Je retourne donc dans mes comptes... à mon grand desespoir....
Je t'embrasse fort ma jéjé, ainsi qu'Asta.
Trés Amicalement et Moratoisement.
Rayanha.

Elle roula la missive, noua le petit ruban qui allait maintenir le rouleau en place jusqu'à ce que Asta prît à son tour connaissance du message.
Heureuse comme jamais, Jehane ne faisait aucun bien pour arriver enfin dans une ville, Troyes en l'occurrence, afin de se poser et de répondre à son amie. Bien entendu, elle savait que des rapports de douane allaient lui être demandés dès les portes franchies et qu'ils auraient intérêt à faire halte dans une taverne...

**Jehane** Dim 25 Avr - 10:45

La Champagne: Une taverne à Troyes.

Après un passage au marché troyen où Jehane se ravitailla en lait de brebis, pain blanc et miel pour la "toutouille" de bébé, elle fit une courte halte en taverne qu'elle trouva déserte, à son grand contentement. Ce qu'elle avait à y faire nécessitait calme et concentration après la tempête menée par par une Ilona affamée et aux couches pas très propres!

Quelques mots échangés avec le tavernier, politesse oblige, quête d'une table où il ferait bon écouter le silence et enfin, elle peut sortir de sa besace magique tout son nécessaire d'écriture .

Ma très chère amie.

Lire tes mots fut, pour moi, un retour aux sources. Une ballade sur les rives de notre lac bien aimé, face à cette immensité dans laquelle le reflet des cimes des hauts arbres moratois veulent toucher celui du sommet du Mont Vully.
Comme je ressens au fond de moi les termes que tu emploies pour parler de cette étendue de plénitude qui fit partie intégrante de mon existence.
Je comprends le pouvoir émotionnel que ce lieu puisse avoir sur toi et si tu le désires vraiment, tu pourras, comme moi, entendre les histoires qu'il a à te raconter.
Confie-lui tes questions les plus secrètes, tes doutes les plus intimes et écoute-le, il te répondra, puis, en échange, offre-lui tes rires, tes joies, ta bonne humeur... il adore ça!

Tu n'imagines pas combien je suis heureuse de vous savoir reprendre le flambeau de l'auberge. Elle est un endroit qui ne doit pas mourir et vous seuls pouvez lui rendre vie et lui restituer son âme originelle.

Remercie pour moi tous ceux qui t'ont aidée à sa restauration: Michel, pour ses talents de charpentier, Lisa pour ses doigts de fée, Tudieu et Phydine pour l'atmosphère très particulier qu'ils y font régner.

Parlons un peu de moi maintenant et de mon chéri, bien entendu, l'un n'allant plus sans l'autre désormais.
Je t'avais mise au courant du passé quelque peu houleux de Asta et d'un moment assez précis de sa vie avant notre première rencontre à Sancerre. Et bien, figure-toi que la colère et la déception devant les agissements de la mère de son enfant lui ont fait commettre l'irréparable: il a purement et simplement volé sa propre fille!
Nous avons donc quitté le Berry comme des voleurs et nous filons vers le Nord, à destination de Bruges, dans un premier temps.

Là, en ce moment précis, je t'écris de Troyes, avant de rejoindre Asta et Ilona pour reprendre le cours de notre périple.

Sache que je pense à vous très souvent. Je voudrais que tu prennes un moment pour serrer Mimi dans tes bras pour moi; pour embrasser très fort ton homme (mais bon, ça, je sais que tu n'hésiteras pas) ainsi que mon grand ami Tudieu et son acolyte Phydine; pour saluer Usha, Bibo, Nico, Kinor et Lisa.
Bien entendu, si tu as l'occasion de croiser mon amie très chère, Dame Gaia, fais-lui de gros poutoux de ma part.

Bref, j'espère n'avoir oublier personne. Il est évident, ma douce Raya, que mes pensées se dirigent aussi vers tous ceux qui ne sont plus là.

Reçois toutes mes félicitations pour le poste d'Avoyère qui, j'en suis sûre, te verras à la hauteur!

Je vous aime tous.

Jehane.

Vite, elle accrocha la missive bien roulée à la patte de son faucon Adam. Elle libéra enfin les deux volatiles espérant que le petit aigle suivrait son nouveau compagnon jusqu'au bout de sa mission...

**Astaroth** Lun 26 Avr - 15:47

Sur les chemins

Le Berry se trouvait derrière les trois vayageurs maintenant. Assis à l'avant de la charette, Astaroth menait bon train la petite troupe nouvellement agrandit. Les pleures frequants d'Ilona venaient animer ce voyage. Tantot dans ses bras, tantot dans les bras de Jehane, la petite sentait que quelque chose avait changer... mais quoi? Les cris qu'elle poussait etaient toutes ses questions qu'elle se posait, mais egalement la douleur d'une dentition douloureuse. Les fréquentes visites d'Astaroth chez Claire lui avaient permit de savoir ce qui pouvait l'apaiser... enfin peut on reellement apaiser la douleur d'un bébé? Le terme exacte serait plutot de lui faire oublier cette douleur en l'occupant jusqu'à ce qu'elle s'endorme si bien entendut, elle trouvait le sommeil. Ce sommeil, telement agiter. Des gemissements, des pleures et parfois même des cris strident venaient animer les nuits de la petite.
Cette première nuit fut un enfer, pour tout le monde, sur la route, car l'empressement les obligeait à circuler jour et nuit. Quelques haltes pour se sustenter et nourrir Ilona et le voyage reprenait peu de temps apres. Ils passèrent à proximité de Cosnes, sans s'arreter. Ilona semblait dormir "paisiblement" et il était inutile de la reveiller pour s'arreter dans cette ville.

Le voyage s'eternisait et il était temps de s'arreter. Fabri devait se reposer. Un milieu de journée, ils s'arretèrent detachant Fabri de la charette et le laissant petre dans les prairies fleurissantes.
Mais il fallait également nourrir bébé. Alors qu'Astaroth se degourdissait les cannes, sclérosées par cette position assise incessante quasiment depuis le départ, Jehane s'affera à preparer la tambouille. Il revint aux cotés de ses deux femmes.

Tu as raison, nous nous arreterons demain à Troyes. On ne va pas trop trainer. Si tous se passe bien, dans la nuit nous passerons à proximité de Tonnerre... ... mais...

Sur ses mots, il se releva, d'un air pensif.

Il me semble que je reconnais cette endroit...

En effet cet endroit lui fit ressurgir une foule de souvenirs. L'attaque, il y a plus de deux ans lors de son "voyage" avec Terwagne. Passant sa main sur son ventre, il frottait la cicatrice que cette attaque avait laissé comme trace.
Malgrés la noirceur de ce souvenir, il ne pouvait s'empecher de sourir. Quelque soit le souvenir, il fait partit de son passé qui l'a construit et a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui...
La pitite Ilona semblait, encore une fois completement paumé. Autant le fait de voir astaroth la "rassurait", autant Jehane était encore pour elle une totale inconnu, mais Jehane ne tarrissait pas d'efforts pour apprivoiser Ilona. Mais cette fois, Asta prit Ilona dans ses bras et alla marcher quelques pas, berçant Ilona et fredonnant un air sans parole pour la calmer...
Apres quelques longues minutes à negocier le sommeil d'Ilona, il revint aupres de Jehane.

Pardonne moi de t'avoir entrainé dans cette histoire... et puis maintenant, il est trop tard pour faire demi tour... Tachons d'avancer, et de nous faire oublier du Berry...
...
Sais tu que je suis deja passé par la? C'est même la que j'ai été laissé pour mort...
...
...
Bla bla bla...

Apres une longue discussion, entrecoupée par des gemissements d'Ilona, ils reprirent la route. Un missive, tout droit arrivée de Morat, vint ravir Jehane.

Ahhhh, c'est Raya... Tu entends Asta? C'est Raya, mon amie de Morat!!

Elle lut la missive et la lui tendit pour que à son tour, il puisse la lire. Murten semblait revivre petit à petit. Lors de son precedent voyage, l'animation et la bonne entente s'effaçait pour laisser place à des disputes, des medisances... Bref.D'autant qu'il savait que d'ici quelques temps, ils devraient y retourner pour celebrer un mariage dont Jehane allait etre temoin, mais avant ça...

Apres de longues heures de routes, passant pres de Tonnerre et traversant les prairies, ils arrivèrent finalement à Troyes ou ils se separerent quelques temps, elle pour faire le marché, et lui, s'occupant à jouer avec sa petite princesse.

**Jehane** Lun 10 Mai - 3:53

Troyes, quelle jolie ville! Jehane s'émerveillait devant les richesses de la cité. Cependant, elle n'était pas là pour s'éterniser et encore moins pour visiter, même si elle le regrettait quelque peu. Elle avait une mission de très grande importance: acheter tout ce qui est nécessaire à la survie d'un bébé! Et ce ne fut pas une mince affaire.

Allait-elle devenir artiste, jouer la comédie jusqu'à faire croire que le bébé était le fruit de son amour avec Asta?
D'ailleurs, à partir de ce moment précis, l'avenir devenait un dilemme: avouer la vérité? A qui? Comment expliquer la présence d'Ilona à ceux qui connaissaient Asta, à ceux qui connaissaient Jehane? ...

Ses paniers se remplissaient doucement et soufflant les tentions dues aux derniers événements, elle sourit au futur qu'elle savait aux côtés de son tendre, de son bien aimé à qui, allez savoir pourquoi, elle pardonnait tout!

Toute la famille eut droit à un bain chaud, à un copieux repas et à un repos bien mérité dans cette belle ville de Troyes qui ne les verra que passer...

Le lendemain, frais et dispos, ils reprirent les chemins, gonflés à bloc, prêts à affronter brigands et tempêtes.

Ilona passait de bras en bras ce qui valait à Fabri, l'honneur de récupérer sa douce maitresse. Ils traversèrent, sans s'y attarder, Sainte Ménéhoud avant de s'arrêter à Compiègne, juste pour y passer la nuit.

Nouvelle halte entre Péronne et Arras, dans le Comté d'Artois suivie d'une nuit, la dernière celle-là, à Tournai.
Le Comté de Flandres était atteint.

Demain.... BRUGGES, destination finale.... enfin, momentanément finale ...

Au loin, ils la virent... Tous les deux, les yeux écarquillés et brulant de fatigue, laissaient leur petit convoi avancer vers cette ville qu'on appelait la Venise du Nord à cause des nombreux canaux qui l'encerclent ou la traversent; cette ville fortifiée avec un accès à la mer lui permettant un commerce international florissant.

Elle était entrée en contact avec la mairie de Bruges pour, une fois de plus, être accueillie par une douane annonciatrice de mauvaise nouvelles. Il fallait l'avouer, leur périple s'était vu parasité de mille et une contraintes juste bonnes à leur faire perdre un temps précieux et à les décourager de voyager! Quand ce n'était pas des interdictions de 'entrer en lance ou de porter une arme, c'était des frontières fermées, des menaces d'expulsion dans les 48 heures, des obligations de demande de LP qui tardaient toujours à arriver...
Déos merci, et la surprise fut grande, Jehane reprit espoir en lisant le signature au bas de la missive reçue à la suite de celle de la mairesse: "Joie Vygnard. Prévôt des maréchaux de Flandres."

Joie, Joie.... voilà bien un nom qui lui disait quelque chose, en plus de le trouver adorable! Et oui, il s'agissait bien de la grande amie de son tendre (heuuu peut-être même plus qu'une amie mais bon....) et l'échange de courrier se montrait déjà révélateur de la tournure que risquait de prendre leur relation! Du coup, Jehane sentit le baume au cœur, juste assez pour être heureuse d'entrer dans cette ville dont le monde entier parlait.

Dame Joie avait bien œuvré: leur entrée à Bruges se fit sans encombre!

Leur petit convoi avançait lentement, mené d'une main de maître par un Asta ravi d'avoir amené sa petite famille à bon port. Ni l'un, ni l'autre n'avait assez de ses deux yeux pour admirer la variété des échoppes venues des quatre coins du monde pour commercer sur l'énorme place.
Jehane tendait l'oreille, reconnaissant la langue alémanique d'un côté, des accents plus méditerranéens de l'autre.
Les commerçants étrangers présentaient des produits qui enchantaient la tisserande et déjà, comme si toute fatigue s'était évanouie, elle réalisa mentalement un emploi du temps qu'elle mettrait à exécution aussi vite installés.
Ils longèrent un canal, le long des hauts murs de ce qui, manifestement, devait être les draperies dont Bruges tirait une grande partie de sa renommée.

Jehane était aux anges et comptait bien le faire savoir à son chéri par une approche surprise suivie de gros bisous dans le cou...

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