chapitre 13: la fin d'une histoire...

Lisa_maria a écrit:
Ayant appris qu'Asta était parti en retraite, elle se dit que Jehane apprécierait sans doute un peu d'aide. La petite Ilona avait l'air d'avoir du caractère, et elle savait à quel point il pouvait être épuisant de s'occuper d'un enfant qui avait décidé de n'en faire qu'à sa tête. Elle se rendit donc avec Anora à l'auberge.
En entrant, elle ne trouva personne. Pourtant, le feu crépitait et elle entendait du bruit à l'étage. Après une courte hésitation, elle grimpa l'escalier et se dirigea vers la chambre qu'occupaient Jehane et Asta. Elle toqua, mais n'obtint pas de réponse. De l'intérieur, lui parvenait une chanson, plutôt criée que chantée. Intriguée, elle entrebâilla la porte, consciente de sa curiosité.
Le spectacle qu'elle découvrit lui arracha un sourire compatissant. Ilona était endormie à même le sol, le bras sous sa tête. Un peu plus loin, Jehane faisait les cents pas, les doigts dans ses oreilles, fredonnant une chanson. Il n'était pas difficile d'imaginer ce qui avait pu se passer.
Déposant délicatement Anora par terre, elle s'approcha doucement de Jehane.

Jehane.... Je crois que tu peux t'arrêter, elle dort... Euh... Je me suis dit que tu apprécierais peut être un peu d'aide en l'absence d'Asta...

Jehane.... Je crois que tu peux t'arrêter, elle dort... Euh... Je me suis dit que tu apprécierais peut être un peu d'aide en l'absence d'Asta...

La demande de Jehane la surprit. Elle regarda l'enfant endormie, puis son amie, et sourit.

Et bien ma fois, après tout pourquoi pas.... Je trouverais bien de quoi les occuper toutes les deux. Il fait beau et je peux toujours les emmener au bord du lac.
Vas, donc, cela te feras sans doute le plus grand bien de prendre un peu l'air

Elle regarda Anora, qui s'était rapprochée d'Ilona en rampant et avait posé sa tête à côté de la sienne.

Ne t'inquiète pas, tout se passeras bien. Allez, sauve toi vite, on t'attends. Et je te préviens dès qu'Asta sera revenu, promis!

Elle regarda Jehane se sauver, puis s'assit au bord du lit. Anora la regarda de ses grands yeux, puis s'assit sur son petit derrière et tendit les bras vers sa mère. Elle lui sourit.

Tu as raison mon ange, on va aller faire un tour. Mais d'abord, on va attendre patiemment que ton amie Ilona se réveille. Elle va rester avec nous jusqu'à ce que son papa revienne.

Déjà, Ilona commençait à remuer. Elle chouina un peu, encore enodrmie, puis se redressa et s'assit à son tour. Elle regarda partout autour d'elle, et son regard se posa d'abord sur Anora, à côté d'elle, puis enfin sur Lisa.
Elles se dévisagèrent un moment, les grands yeux d'Ilona semblant l'évaluer. Lisa s'assit par terre, afin de se mettre à la portée de l'enfant.

Bonjour Ilona. Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je suis Lisa, la maman d'Anora. On s'est vu hier, mais il y avait beaucoup de monde.
Jehane a du partir précipitamment, et elle m'a demandé de m'occuper de toi, jusqu'à ce qu'elle ou ton papa ne revienne. Tu es d'accord? Si ça te vas, Anora proposait qu'on aille se balader toutes les trois. Il fait un temps magnifique dehors.

Ilona la regarda encore un moment, puis se leva et se dirigea vers la porte.

On y va? D'accord. On va passer par la cuisine prendre de quoi manger un peu.

Elle souleva Anora et tendit la main vers Ilona, qui hésita à la prendre.

Lisa_maria a écrit:

Bonsoir Lisa... Je vois que... qu'on t'a confié Ilona...

Elle revenait de sa promenade avec les deux enfants et cherchait ce qu'elle allait bien pouvoir leur donner à manger maintenant. Enfin pour Anora se serait le sein, mais pour Ilona... Une voix derrière elle la fit sursauter.

Oh! Asta! Tu es de retour!

Un sourire commença à se dessiner sur ses lèvres, mais pour y mourir aussitôt quand elle vit sa tête. Il n'avait vraiment pas bonne mine.

Tu es sur que tu vas bien? Si tu préfère, je peux te la garder encore un peu, ça ne me dérange pas. Attends, viens t'assoir déjà, je vais mettre de l'eau à chauffer.

Déjà, la petite Ilo lui avait échapper pour se précipiter vers son père.

Ma douce

J'espere te voir revenir le plus vite possible, j'ai à te parler, c'est extremement important. Je ne serait pas ailleur que dans notre chambre à l'auberge, rejoint moi des que tu pourras.
Je t'aime.
Ton Asta

Elle était soucieuse. Atsa allait mal, cela se voyait, mais il faisait tout pour le cacher. Mais elle ne pouvait le forcer à rien. Où était donc Jehane? Devrait-elle la prévenir?

Pourrai tu nous laisser... s'il te plait...

Sa demande la prit au dépourvu. Mais que pouvait-elle faire d'autre? Elle acquiesça, sentant l'angoisse la prendre à la gorge. Non, c'était certain à présent, quelque chose n'allait pas. Redressant Anora qui commençait à s'endormir sur son épaule, elle s'approcha pour déposer une bise sur le front d'Ilona. Au passage, elle vit les larmes briller dans les yeux d'Astaroth. De plus en plus désemparée, elle le regarda et leurs regards se croisèrent un instant. Sans un mot, elle se détourna et regagna sa demeure.

Astaroth94 a écrit:Satané fatigue qui plombait Astaroth. C'est lourdement qu'il tomba à nouveau sur le lit. Il se glissa lentement sous la couverture et la monta jusqu'au cou. Il avait froid, en plein moi de juillet, le soleil cognait sur la fenetre laissant echapper une chaleur agréable, mais qu'il ne ressentait pas. Ses yeux se fermèrent doucement, fatigué, il voulait dormir. Une petite quinte de toux ne laissant echapé aucune goute de sang vint l'achevé et il s'endormit.
...
...
...

Mon chéri, parle-moi! Mon Astamour, que se passe-t-il? T'as la fièvre, une forte fièvre.... Allez, viens je t'emmène voir un médecin.

Cette voix, il la reconnaissait il ouvrit les yeux doucement. Quelque chose de froid et d'humide vint se deposer sur son front. Quelle sensation agréable qui vint legerement le requiquer. Ses yeux posés sur une Jehane en larme le touchèrent profondement, mais il ne devait pas craquer, pas maintenant. Il se redressa lentement pour finalement se retrouver assis. Il ne savait pas combien de temps il avait dormis mais il se sentait un peu mieux si ce n'est la fievre qu'il avait. Il porta ses bras autour d'elle et l'enlassa fortement.

Ma douce, calme toi s'il te plait...

C'était le moment de lui dire... Mais comment allait il s'y prendre? Il ne savait pas lui même. Surtout il ne fallait pas dire que ça allait s'arrenger car il savait pertinement que c'était que pur mensonges. Un instant de silence entre eux, se genre de silence annonçant quelque chose de terrible et laissant naitre un malaise profond. Puis finalement Astaroth se decida à parler.

Ma douce, premièrement, fait ton maximum pour qu'Ilona ou quiquonque d'entre vous n'est contacte avec mon sang. Soyez prudent avec ça, il y a ce qu'il faut pour manipuler ce qui est souillé à distance dans mes fournitures de forgerons qui sont encore dans la charette.
Je n'ai pas voulut en parler à personne d'autre avant de t'en parler, tu dois etre la première avertit, mais... mais... voir un medecin serait inutile. Je rviens du monastère, hier au soir, pour voir si on pouvait faire quelque chose, mais non, on ne peut rien faire. Je... je...

Une petite quinte de toux le poussa à bousculer legerement Jehane sur le coté. Cette petite quinte annonçait une grosse quinte qui entraina avec elle des goutes de sang qu'il tenta de cacher avec sa main.
Il ne voulait pas que Jehane voit ça, elle ne devait pas, il cacha alors sa bouche avec sa main souillée.

Ne t'en fais pas c'est rien...

Et voila, il avait craqué et mentit. Enfin que partiellement

Rassure toi, pour le moment ça va, enfin presque, ce ne sont que de petites goutes seulement...

Il devait lui dire qu'il était condamné, que le temps était contre lui.

Je... je... je suis condamné. Aucune plante ne parvient à venir à bout de ce que j'ai. Je vais mourir d'ici peu de temps. Une semaine, deux semaines grand maximum.

Les larmes s'accumulaient sur son visage, l'idée de mourrir l'effrayait. Mais ce qu'il avait à dire ensuite l'effrayait encore plus car ça annonçait réelement la fin de tout.

Jehane, faut que tu sois forte. Le moments passés avec toi furent les meilleurs de toute ma vie. Je t'aime, je t'ai toujours aimer, deja quand Ondeline me parlait de toi j'ai ressentit quelque chose et je vais mourir amoureux.
Ce que je vais dire m'est cependant insuportable, car quand je vais te le dire ça me prouvera que tout est réelement fini. L'idée de ne plus pouvoir partagé de moments avec toi n'arrenge rien à mon état d'ame, mais l'idée de savoir que j'abandonne Ilona, ma fille... Il se leva doucement, posa les pieds à terre et se redressa. L'équilibre etait incertain et il appuya une main contre le mur le temps que sa tête arrete de tourner. Il marcha ensuite vers le lit d'Ilona et il la regarda. Elle dormait toujours. Ma fille que j'ai enlevé à sa mère soit disant pour m'occuper d'elle et voila que maintenant j'en suis incapable... Quel idiot je fais.

Il avait trop tarder pour parler et voila que les larmes coulèrent sur son visage, il n'arrivait pas à poursuivre et il se rassit lourdement sur le lit, sa tête perdu dans ses mains.

Jehane a écrit:Il venait de l'entourer de ses bras dans un mouvement lent et difficile pour lui. Des mots sortaient de sa bouche, des mots qui se voulaient rassurants.
Il la rassurait, c'était le monde à l'envers!

...ton maximum pour qu'Ilona ou quiconque d'entre vous n'ait contact avec mon sang.

Le mot qu'elle retint résonnait dans ses oreilles.

Sang...SANG...sang...SANG...sang...sang...sang...
Elle avait fermé les yeux un court instant, avait écarté son Chéri en le poussant légèrement, le regardait dans les yeux.

Non, ne baisse pas les yeux, regarde-moi...

Asta continuait son discours épuisant puis fut pris d'une faible toux qui devint vite une quinte donnant à Jehane la réponse à la question qu'elle n'osait poser. Il avait beau jouer la discrétion, elle avait compris, la main de son amour ne cachait pas la vérité.
A partir de là, elle se tut, le laissa parler mais l'écoutait-elle? Oh elle l'entendait, oui, mais elle, où était-elle?
Dans sa tête se mélangeaient souvenirs du passé et projection dans le futur
Le bord du lac, la demande en mariage, les parties de rigolades sur les chemins, la petite maison à Bruges, le concours de bonshommes de neige à Lyon...
Dans son ventre la peur venait de construire son nid et étendait ses tremblements partout dans le corps de la jeune femme.
Prise de tressaillements incontrôlables, elle aurait voulu parler calmement, le rassurer elle aussi.
Elle prit les mains d'Asta dans les siennes les emportant dans un frisson qu'elle ne put réfréner et d'une voix chevrotante...

Mon amour, je m'occuperai d'Ilona, je te le promets.
Silence...interrompu par les hoquets successifs et bruyants de Jehane au bord de la rupture... Tentative de se raisonner, de se calmer... en vain... elle se sentait dériver, s'accrochait aux mains de l'homme qu'elle aimera jusqu'à la fin...

NANNNNNNNN, tu m'entends? Nannnnn je l'ai promis au ciel, il ne me l'enlèvera pas!!!!!!!

Ce cri, elle l'avait lancé en courant vers la fenêtre entrouverte, pour s'adresser au ciel et il s'était répercuté dans le crépuscule comme un déchirement.
Elle était revenue sur le lit, les yeux hagards et la voix enrouée.

Te laisserai pas faire mon Asta à moi, non, t'es un battant, moi aussi et tu verras, on va y arriver. Et puis là, dans la montagne, y a un guérisseur... je vais faire préparer la charrette...on y va, oui? Tu veux bien mon amour?

Elle avait chaud, ses yeux brûlaient.
Au bord du gouffre elle réussit à avouer...

Je t'aime tant, je t'aimerai toujours...
Si tu pars, je pars...

Astaroth94 a écrit:Jehane lui avait prit les mains, souillant une de ses main du sang qu'il venait d'ejecter. Il prefera retirer ses mains.

Vas te laver les mains, je ne veux pas que... que tu sois infectée.

Mais elle ne le laissa pas parler et d'une voix basse elle avoua qu'elle partirait si il partait. C'est à son tour qu'il prefera ne pas la laisser continuer et l'interompit. Il se reprit, s'essuya le visage pour effacer ses larmes.

Je... je t'interdis de dire ça ma... ma douce. Ilona a besoin de toi.
Deja que je vous... vouv abandonne toutes les deux, tu... tu ne dois pas l'abandonner.

Il tenta a nouveau de se relever. A nouveau appuyer sur le mur, il se redressa et entama quelques pas dans la chambre. Il était fatigué, mais pas épuisé, il marchait lentement en tournant dans la chambre, carressant de sa main à chaque passage les épaules de Jehane. Il sentait les frissons chaque fois qu'il passait sa main. Jehane n'allait pas bien. Il s'arreta derrière elle et glissa ses mains autour de son cou et deposa des baiser sur ses épaules.

Je t'aime ma douce, je t'aime. Tu... tu m'as parlé de ce guerrisseur d... dans les montagnes. Bien sur que... que je veux y aller, si il peut me sauver. Allons y, c'est mon unique et... dernière chance...

Il relacha Jehane et se rendit au dessus d'Ilona. Il tendit les bras pour la saisir et l'emmener avec eux mais il se bloqua. Quelque chose le genait. Il s'ecarta du lit d'Ilona et une quinte de toux plus fortes que celle habituelle vint le saisir. Il se laissa tomber à terre genoux et mains au sol, ejectant du sang en plus grande quantité. Une flaque de sang se rependit sur le sol, s'infiltrant dans les raignures des lates de bois.
Il ne voulait pas que Jehane le voit dans cet état mais elle était la, à coté de lui. Il voulait qu'elle garde l'image de celui qui ne s'effondre pas, qui ne se laisse pas aller, qui vit pleinement ce qu'il fait et ce qu'il entreprend.
Apres cette quinte de toux, il resta à quatre pates, à fixer le sol.

Hé hé hé... tu peux le croire ça? Celui qui a survecut à la mort une fois, qui c'est mit tout un duché à dos sans baisser les yeux est maintenant mis en echec a cause d'une saleté de maladie.

L'ironie du sort le faisait sourire. Pas que mourir lui faisait pas peur, mais qu'il ne voyait pas sa fin ainsi. Dans un effort surhumain, il se releva au milieu de la chambre.

Je... je te laisse prendre Ilona avec toi. Je vais... nettoyer mon sang.[/i]

--Adelard a écrit:

Adelar, fils de vigneron et fier de l'être, s'était incliné devant Jehane.
La famille fut vite sur le pied de guerre devant l'urgence de la situation et pendant que la mère préparait le boire et le manger pour son vaillant fils, le père attelait le cheval le plus rapide qui fut.
Adelar ayant écouté avec attention tout ce que son père lui avait expliqué quant à la façon de retrouver le fameux guérisseur, s'était mis en selle et avait disparu dans un nuage de poussière laissant ses vieux inquiets mais heureux de seconder une dame qui avait si bien connu Tamurilo.
Malheureusement, Jehane ne pouvait guère s'éterniser auprès d'eux pour rendre hommage au grand homme que fut Tamuril. Ce fut en le promettant une prochaine visite qu'elle s'en courut au chevet de son bien aimé...

Adelart chevauchait plaine et collines, traversant villages sans même s'y attarder.
Ce fut à Neuchâtel, entre le château et la Collégiale qu'il trouva la chaumière du vieux Guénolé, censé l'emmener dans le repère du guérisseur.
Le reste du chemin se fit à pieds, traversant les gorges sauvages, croisant sangliers, bouquetins ou blaireaux.
Deux versant abrupts se faisaient face, à leurs pieds glissait une rivière, petit filet d'eau qui fit trembler Adelard à l'idée de la profondeur du gouffre.
Sur la gauche, dans la roche, un petite ouverture, à peine perceptible car dissimulée sous quelques branchages que Guénolé s'empressa d'écarter avant d'inviter Adelard à le suivre.
Le silence qui régnait dans l'antre obscure et humide ne rassurait pas le jeune vigneron qui, du coup, gardait la main posée sur son gourdin.
Ce fut là qu'il s'arrêtèrent: pour voir le "Maître guérisseur" (c'était comme cela qu'on l'appelait), dans sa demeure, il fallait être seule, posséder un objet que seul le vieux Guénolé possédait et tendre une bourse pleine de piécettes bien sonnantes que Jehane avait pris soin, d'ailleurs, de confier au vigneron.
L'attente fut longue, interminable et Adelard se demanda même si dehors il faisait encore jour ou pas!
Lorsque les deux compères se montrèrent enfin ce fut pour trouver un jeune homme endormi qui se réveilla en hurlant à la mort. Dans le noir, il ne vit pas le sourire moqueur se dessiner sur la bouche du guérisseur.
Dehors, le soleil n'avait pas encore pointer son premier rayon, le vieux Guénolé avait disparu, seul un personnage à la longue barbe et aux cheveux blancs le dévisageait d'un air gentil.
Adelard se pinça au cas où, en plein sommeil, il serait toujours dans un étrange rêve, mais il se fit presque mal et étouffa un "Ouilleuuuu qui fut très mal venu dans le silence de l'aube.

Le chemin avait repris son cours, sans mot dire, sans échange de regards.
Pas tout à fait car en fait, et cela amusait beaucoup le guérisseur, il avait remarqué les œillades de curieux lancées, en catimini, par le jeune Adélard...

Lisa_maria a écrit:Elle n'avait pas cessé de pleurer depuis son départ précipité de l'auberge. Elle ne savait pas si Jehane était rentrée, ni dans quel état se trouvait Astaroth. Elle était désemparée. Résolument, elle prit un morceau de parchemin et une plume.

[rp]Ma chère Jehane.
Je m'inquiète de l'état d'Astaroth, qui m'a donné congé lors de son retour de retraite, mais qui n'avait vraiment pas l'air bien.
Si tu as besoin de quoi que ce soit, ou si je peux t'être d'une quelconque utilité, n'hésite surtout pas.
Lisa.[/rp]

Elle roula la courte missive, l'attache à la patte d'une tourterelle qu'elle envoya à l'auberge, espérant bien que l'oiseau y trouverai Jehane.

Chère Lisa.

Si Asta t'a donné congé, c'est par pudeur d'une part et d'autre part parce que ce qu'il avait à m'annoncer était difficile.
Les moines lui ont trouvé une mauvaise, très mauvaise maladie dont j'ignore encore le nom. Il se bat mais sa faiblesse l'anéantit de jour en jour.
Je trouve qu'il crache de plus en plus de sang.
Lisa, j'ai peur, très peur.

Je suis allée voir la famille de vignerons qui habite Sugiez. Tu te rappelles, Tam parlait souvent du fils, le brave Adelard?
Ce dernier a accepté de se rendre en montagne et de ramener un guérisseur. Seulement voilà, il y a six jours de voyage et je prie, je prie jour et nuit pour qu'ils n'arrivent pas trop tard.

Oui, Lisa, nous allons avoir besoin d'aide et de beaucoup de soutien, Ilona et moi car ce qui nous arrive est terrible, qui aurait cru....

Merci à toi.

Jehane.

Lisa_maria a écrit:La lettre de Jehane la conforta dans son sentiment que quelque chose n'allait pas. Elle montra la lettre à Kinor, qui s'apprêtait à partir en retraite. Elle ne pouvait donc pas lui laisser Anora.
Elle s'habilla à la hâte, déposa Anora chez sa sœur en prétextant une course urgente à faire, puis arriva à l'auberge.

Jehane? Tu es là?

Lisa_maria a écrit:

Excuse-moi, mais peux-tu monter un bol de bouillon de légumes? Dans la cuisine, j'en ai cuit cette nuit!

Elle se précipita dans la cuisine. En effet, dans un grand chaudron, elle trouva un bouillon de légume froid. Elle attisa les braise afin de le faire réchauffer. Elle mit également de l'eau bouillir afin de préparer une tisane, ne sachant pas depuis combien de temps Jehane n'avait prit le un instant pour se poser.
Dans le garde manger, elle trouva un morceau de lard, du pain et une motte de beurre. Elle coupa le lard en fine lamelle et les mit dans le bouillon. Elle coupa le pain en train et le beurra.
Lorsque le bouillon fut chaud, elle en versa dans une soupière. Elle en mit un peu à part dans un bol qu'elle allongea ave un peu de lait à l'attention de la petite Ilona.
Elle mit la tisane à infusa et monta le tout sur un plateau.
Elle entra doucement dans la pièce. Elle fut frapper par l'odeur, mais se retint de toute grimace.

Jehane... Voila le bouillon. Je t'ai aussi apporté de la tisane et des tartines. Ce bol là est pour Ilo.

Elle jeta un rapide coup d'œil vers le lit. Asta avait maigri, il était pâle et respirait avec difficulté.

Comment va-t-il?

--Maitreguerisseur a écrit:


L'homme qu'elle évita de justesse était de petite taille mais en imposait par sa prestance. Il n'émit pas un son et sans attendre les présentations ni une quelconque invitation à entrer, déjà il se trouvait à l'intérieur de la chambre. Pas le moindre coup d'œil au malade, ignorant complètement la présence de Lisa et même celle de la petite dont la lèvre inférieure commençait à trembler, il écarta les tentures d'un geste brusque et ouvrit la fenêtre toute grande.
Dans l'encoignure de la porte, Jehane voulut avancer d'un pas mais fut arrêtée dans son élan par un geste simple mais combien autoritaire, celui d'un bras qui se tend présentant la paume d'une main... véritable mur signifiant : ON-NE-BOU-GE-PLUS!...

Même traitement pour Lisa qui désirait débarrasser le plateau avec les bols de soupe !
Toutes les deux furent réduites en statues de sel jusqu’à ce que l’homme daignât ouvrir la bouche :

Mes Dames, je n’ai pas besoin de vous. Ce dont j’aurai besoin, c’est de temps, peut-être même de beaucoup de temps. Considérez donc cette pièce comme interdite d’accès à quiconque….Quiconque, vous m’entendez ?

Alors que Lisa rejoignait Jehane à reculons, les deux femmes, subjuguées, firent OUI de la tête.
La voix du vieux guérisseur était douce, calme mais implacablement ferme !

C’est bon, maintenant, disparaissez et ne revenez que lorsque moi, je l’aurai décidé !
Attendez….

Il plongea le nez dans son énorme besace et en ressortit une minuscule fiole qu’il tendit à Jehane.
Celle-ci, méfiante, fronça les sourcils et n’allongea pas le bras.
Regardant Lisa, il ajouta :

Elle est encore sous le choc et vous me paraissez moins vindicative. Faites-lui boire ce mélange, d’un trait… c’est très mauvais, et faites-lui avaler une tisane très très chaude, ça lui fera le plus grand bien puis après ça, reposez-vous mes Dames, je vois que vous en avez besoin.

Lisa s’exécuta et dès que Jehane eut attrapé Ilona dans les bras, la sagesse voulut qu’elle tira sur les jupes de Jeje, de toutes ses forces car celle-ci, en colère, s’écriait :

Si jamais il succombe, je vous…….

Le « trucide de mes propres mains » , Jehane se le mangea, interrompue qu’elle fut par une Lisa tellement plus raisonnable…

Tchutttt, allez, Jeje, viens, je sais que c’est dur….

--Maitreguerisseur a écrit:


Il sortit de la chambre, l'air ni plus grave ni plus réjoui qu'en y entrant. Sur son visage, rien ne paraissait si ce n'est une profonde compassion tapie au fond du regard et qui avait certes échappée à Jehane bien trop révoltée par la perspective de perdre un être si cher à son cœur.
Il laissa la porte grande ouverte, descendit et s'approcha de la jeune femme qui dormait toujours sur le divan.
Il posa la main sur son épaule lui donnant quelques secousses.

Dame... dame, réveillez-vous...

Un œil à peine entrouvert et la vue du guérisseur à ses côtés suffit à la faire bondir sur ses deux pieds comme un diable hors d'une boîte.

Du calme mon petit, du calme.
Regardez-moi dans les yeux... Je sais que vous êtes forte, bien plus que vous ne l'imaginez.
Je n'ai rien pu faire pour lui, il était trop tard... Il est parti deux heures après mon arrivée. Il vous aime dame, il n'a pas cessé de le dire.

Il vous attend pour un dernier au revoir. Souhaitez-lui de voir la lumière et de la suivre...

Attendez, vous devez savoir... il était très malade et la maladie se propage vite. Je resterai à vos côtés pour l'ensevelir. Certains de vos amis ont pensé que vous verriez d'un bon œil qu'il reste à Murten et ils ont creusé un trou, très profond, dans la prairie de votre cheval.
Allez maintenant et ne trainez pas....

Tudieu a écrit:

Tudieu regardait son comparse Phydime avec gravité.

Viens, compagnon. Messire Astaroth est allé rejoindre le Très-Haut, il faut aller aider dame Jehane dans cette épreuve...

Ils s'en furent tous les deux jusqu'à l'auberge, où ils croisèrent un vieillard vigoureux qui quittait les lieux en s'appuyant sur un long bâton. Une fois entrés, ils foncèrent sur leur amie qui ne pouvait retenir ses larmes.
Tudieu prit Jehane dans ses bras et poursuivi son étreinte de longues secondes. Il senti le corps ferme mais fatigué de son amie se détendre, quelques sanglots la secouèrent, puis il laissa sa place à Phydime, qui pleura encore plus fort que dame Jehane, à croire que c'est lui qui avait perdu quelqu'un.
Tous les quatre avec Rayahna formèrent un caucus de tendresse et de réconfort, s'encourageant du regard à songer à ceux-là qui traversent la ligne entre la vie et la mort, osant entrer dans ce pays défendu...

Alors, Girofle aussi? fit Tudieu. Nous leur ferons une cérémonie commune, alors. Vous dites que vous voulez l'inhumer dans le pré, dame Jehane? Il faut prévenir les autres... Phydime, va chercher le Lieutenant-général, et aussi le colonel, et l'intendant...trouve tout ce que tu peux!...
Le brave Phydime ne perdit pas une seconde, détalant vers le village endormi de Murten, pendant que le deuil pesait sur l'auberge avec sa chappe de plomb...

--Maitreguerisseur a écrit:

Il n'avait pas mis longtemps à faire sa déduction: le sieur était bel et bien mort de la même maladie que Astaroth!!
Le corps inerte fut hissé dans une vieille charrette, celle que le meunier utilisait autrefois pour livrer ses sacs de farine.

Les roues de guingois crissaient dans tout le village si bien que personne ne fut épargné par le triste spectacle d'un vieux barbu tirant la charrette et de l'apprenti meunier la poussant.

Jehane, Tudieu, Raya et Phydime arrivèrent à la rescousse non sans émotions.

Je confirme: c'est bien la même maladie! Il n'y a plus une seconde à perdre. Pensez à brûler tout ce qui aurait été en contact avec la maladie.

Les deux corps furent transportés avec délicatesse vers leur dernière demeure, couchés, côte à côte, comme les amis qu'ils étaient devenus à force de vouloir trouver des solutions à l'économie du village...

Les hommes refermèrent avec la terre dont ils firent un monticule que Jehane garnirait de plantations et au sommet du quel elle placerait la croix que Tudieu fabriquera avec ton son cœur.

Ils prièrent, rejoints par des villageois venus se recueillir sur leurs chers disparus.

Messires, mes Dames, ma mission se termine, je m'en retourne, d'autres ont besoin de mes services, adieu....

Sans demander son reste, le guérisseur tourna les talons, et disparut lentement, aidé de son bâton en direction de Sugiez...